La Sérotonine
La sérotonine, un régulateur de l’organisme
Pour trouver le bonheur, notre cerveau dispose en effet d’un trésor de bienfaits : sérotonine, endorphine, dopamine, ocytocine, noradrénaline… La particularité de ces hormones du bien-être est qu’elles sont à notre portée, contrairement aux autres.
À chaque respiration que nous prenons, chaque pensée que nous avons, chaque muscle que nous contractons, nos cellules nerveuses envoient des signaux électriques et chimiques à notre système nerveux si complexe. Sans sérotonine, on imagine aisément que les êtres humains ne pourraient pas vivre !
La sérotonine agit à l’image d’un pont entre deux cellules. Un peu à la manière d’un messager, elle prévient et ordonne au cerveau par exemple de retirer la main d’une casserole trop chaude. Mais surtout elle participe à la régulation dans l’organisme de multiples fonctions indispensables : l’humeur, la satiété, le seuil de douleur, elle a un rôle majeur dans le sommeil.
Comment fonctionne le système sérotoninergique ?
Il existe une corrélation entre l’humeur et le faible niveau de sérotonine, et également entre des taux faibles de tryptophane et la dépression. D’ailleurs les antidépresseurs actuels tels que Prozac, Zoloft, Deroxat… sont appelés « Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine » car ils économisent la sérotonine et gèrent ainsi la pénurie !
Du tube digestif à la sphère buccale
Alors ne pourrait-on pas remédier à tous ces maux en prenant par exemple une gélule de sérotonine ?
Hélas non ! Car la sérotonine est détruite au niveau de l’estomac par les sucs gastriques et ne peut pas parvenir jusqu’au système nerveux. Par contre on peut utiliser le 5-htp qui en est le précurseur (la sérotonine étant le 5-ht). Il est également exprimé dans l’épithélium du tube digestif, jouant un rôle dans la motilité de ce dernier. Notre organisme produit ce tryptophane, à partir des aliments protéinés (viande, volaille, poisson, produits laitiers, légumineuses et noix).
Sérotonine et dépression
Une intéressante étude a été conduite à l’université Mc Gill à Montréal au Canada dont le protocole consistait à nourrir des « cobayes » volontaires avec un mélange de tous les acides aminés essentiels, excepté en tryptophane ,à partir duquel est fabriquée la sérotonine. En l’espace de 5 heures, la quantité de tryptophane des sujets étudiés avait chuté de 80 %. Les chercheurs ont alors noté une baisse significative du niveau de sérotonine.
Les scientifiques ont mis en évidence que, dans de nombreux cas et particulièrement chez les personnes ayant des antécédents d’épisodes dépressifs, qu’un véritable changement négatif de l’humeur s’opérait.
Chez l’homme des taux anormalement bas de sérotonine sont généralement associés à des comportements impulsifs, agressifs, voire très violents.
Sérotonine et douleurs, migraines et fibromyalgie
Chez les migraineux, les crises débutent souvent lorsque les taux sanguins de sérotonine baissent significativement. Elle soulage ainsi la douleur chez certains patients ; c’est un traitement supplémentaire dans l’arsenal thérapeutique du traitement de la douleur chronique. Très certainement une grande part des thérapies nouvelles dans ce domaine sera issue de la recherche sur la sérotonine.
Les auteurs croient qu’un déficit de sérotonine est commun à ces deux pathologies et d’autres chercheurs ont également souligné le lien entre de faibles taux de sérotonine et la fibromyalgie.
Sérotonine et sommeil
Le sommeil, ainsi que sa qualité sont largement fonction de la production de mélatonine. Cette hormone, qui règle les cycles de sommeil et de veille et qui est sécrétée au cours de la nuit au niveau de la glande pinéale, est produite à partir de la sérotonine qui, est active pendant les périodes d’éveil et prépare le sommeil. Ainsi, un faible taux de sérotonine rend le sommeil plus difficile.
Sérotonine : un rôle dans le vieillissement ?
Le système sérotoninergique fonctionne moins bien quand on avance en âge. Cette altération pourrait expliquer certains changements de comportement observés chez les personnes âgées, au niveau du sommeil, de la sexualité ou de l’humeur. La sérotonine pourrait ainsi être potentiellement impliquée dans tout le processus de vieillissement de l’organisme, via ces liens avec différents organes et le système immunitaire notamment.
Sérotonine et surpoids
L’idée que la sérotonine peut affecter l’appétit date d’à peine 25 ans. Actuellement, une théorie solidement étayée émerge de plusieurs programmes de recherche qui laisse à penser que lorsque le cerveau concentre plus de sérotonine au niveau de l’hypothalamus, la zone qui régule la satiété et la faim, la satiété augmente et l’on mange moins.
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